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L'historique de la Master System

 
DE LA SG-1000 A LA SEGA MASTER SYSTEM

Au début des années 1980, Sega a déjà développé avec succès des jeux sur les différentes consoles commercialisées à l'époque, c'est donc tout naturellement que la firme décide de créer sa propre console de jeu. Ainsi, en juillet 1983, la première console de la firme est lancée et se nommera SG-1000. Cette dernière est doté d'un processeur NEC 4 bits cadancé à 1,2 Mhz et dispose de 64 Ko de Ram, ce qui font de cette machine un support de jeu intéressant.


 
La SG-1000 est la première console produite par SEGA !

Cependant, le manque d'expérience de Sega en matière de commercialisation, ne permit pas à la console d'être distribué en dehors des frontières du Japon, excepté sous la forme d'un micro-ordinateur, le Sega SC-3000, qui pour l'occasion fut doté d'un processeur 8 bits NEC et sorti en novembre 1983. Ce dernier ne fut produit qu'à quelques milliers d'exemplaire dont beaucoup resteront invendus.


 
Le Sega SC-3000 est quant à lui le premier micro-ordinateur produit par SEGA.

En 1984, Sega lance au Japon une nouvelle machine : la SG-1000 II, celle-ci est une sorte d'hybride entre un micro-ordinateur et une console : elle est en effet vendu en option avec un clavier. Par rapport à la SG-1000, elle se voie pourvu d'un processeur plus puissant puisque ce dernier sera cadencé à 2,3 Mhz. Encore une fois, cette machine fut uniquement commercialisée dans le pays du soleil levant.


 
Après la SG-1000 vient la SG-1000 II, logique non ?

Mais les débuts de Sega en matière de console se font dans un contexte peu favorable, puisque le lancement de ces machines se font en pleine époque du crash du marché du jeu vidéo (1983). Ce seront les micro-ordinateurs qui finalement prendront le dessus sur les consoles, grâce à des machines telles que les Atari 400 ou Atari 800 et autre Commodore 64. Ces derniers, équipés de processeur 8 bits, sont bien plus performants que les consoles de l'époque et en outre du jeu, propose d'autres applications. La sortie du standard MSX au Japon en 1983, sera le coup fatal pour les machines de Sega, dans la mesure elle engendra le quasi échec du micro-ordinateur SC-3000 et des consoles SG-1000 et SG-1000 II. Cependant, Sega sortira quand même une centaine de jeux sur ces supports, montrant bien que la firme n'abandonnait pas à cette époque ces fans.


 
La Sega Mark III est l'ancêtre de la Sega Master System. Le hardware du Sega Mark III est basé sur celui du SC-3000.

En 1984, devant le succès remportait aux Etats-Unis par Nintendo avec sa NES, Sega décide d'investir le marché nord américain en développant sa propre console 8 bits, basé sur la hardware du SC-3000. Ainsi, la Sega Mark III voit le jour en octobre 1985. Cette dernière était compatible avec les anciens jeux des consoles 4 bits de la firme. De plus, on avait la possibilité de la transformer en micro-ordinateur par l'adjonction d'un clavier et de divers accessoires, sans pour autant être compatible avec le standard MSX. Cependant, cette console ne connaît toujours pas le succès, le public l'assimile trop aux anciennes productions de la firme. De plus, la Sega Mark III subit de plein fouet la concurrence de la NES, qui a su s'imposer aussi bien au Japon qu'aux Etats-Unis. Cette dernière a plusieurs atouts : une prix de vente peu élevé et un catalogue de jeu très fun et attirants. Nintendo profite d'ailleurs du succès de la NES au Japon pour mettre au point la sortie internationale de sa console. Pour cela, la firme au plombier affine son marketing afin de relancer un marché du jeu vidéo console devenu atone.


 
La Sega Master System que tous les retrogamers connaissent bien est en fait une version relookée de la Sega Mark III... Vous suivez toujours ?

Sega, enthousiasmé par le succès de la NES, décide de relooker sa la Sega Mark III et de la rebaptiser Sega Master System (réponse à la Nintendo Entertainment System) et de la lancer aux Etat Unis en 1986. Cependant la console de Sega ne pourra jamais, dans ce territoire, dépasser la NES. Cette dernière était soutenue par une impressionnante campagne marketing que Sega ne pouvait contrer par manque de moyens financiers.

UN PEU DE TECHNIQUE...

La Master System est construite autour de composants classiques, tels que le fameux microprocesseur 8 bits Z80 à 4 MHz et possède un affichage de 256 x 192 pixels en 16 couleurs parmi 64 pour 16 Ko de mémoire vidéo. Son processeur graphique gère les scrollings horizontaux ou verticaux et offre une gestion des sprites satisfaisante. Le son est en PSG (Polyphonic Sound Generator) 3 voies, composé par le classique General Instruments AY-G-8912, présent dans les micro-ordinateurs de l'époque.


 
Voilà ce qu'il se cache sous le capot de la Master System !

Le grand avantage, comparativement à la NES de Nintendo, est la sortie en RGB Péritel pour les modèles européens, qui offre une image parfaitement stable, aux couleurs bien définies. Le principal problème de la Master System provient du peu de mémoire vidéo disponible : il n'y a pas suffisamment de place pour les masques des sprites et ceux-ci se chevauchent assez mal dans beaucoup de jeux. Il en résulte un affichage un peu chaotique, surtout dans des jeux comme After Burner ou Thunder Blade.

DES DEBUTS TRES DIFFICILES

Comme tous système vendu à l'époque, le marketing de Sega tendait à montrer que la console proposée des jeux aussi fun que ceux de l'arcade, sans pour autant soutenir la comparaison d'un point de vue graphique. En effet, bien que le hardware de la Master System soit supérieur à celui de la NES, la qualité des jeux n'était pas vraiment au rendez-vous, surtout au début de sa carrière.

Le lancement de la console aux Etat Unis a été aussi un petit désastre. En effet, la firme avait cédé les droits de commercialisation de sa console sur ce territoire à Tonka, une société vendant des jouets dans le monde entier. Or cette dernière, par manque d'expérience dans le domaine vidéo-ludique, fit de graves erreurs de marketing. Par exemple, au lieu de mettre en valeur de bons jeux, tel Psycho Fox, ou des jeux développés par des sociétés européennes, Tonka préférait mettre en avant des jeux de piètre qualité tel Cloud Master, sous prétexte qu'ils ont été créés par des développeurs américains et ceux à une époque où Nintendo sort sur sa console de très bons jeux tel The legend of Zelda.

En 1989, Sega, fort du succès de la Genesis (Megadrive pour nous autres européens), décida de racheter les droits de commercialisation de sa Master system à Tonka et de la soutenir avec de bons jeux... Mais il était trop tard, la NES était loin devant.

LA RIVALITE NES / MASTER SYSTEM

Au delà de son lancement raté, la principale raison de l'échec de la Master System, reste la NES. Cette console était à l'époque en situation de quasi monopole puisqu'elle détenait 90 % du marché. Les 10 autres % étant partagés entre une Intellivision en fin de vie et un Atari 7800 agonisant. Il était donc logique que la NES soit considérée comme la priorité pour les développeurs et cela s'est encore plus accentué par la politique commerciale de Nintendo. En effet, les développeurs créant des jeux pour cette console étaient liés à Nintendo par un contrat d'exclusivité, c'est à dire qu'il n'avait pas la possibilité de sortir leurs jeux sur les deux supports concurrents. Beaucoup privilégièrent la NES qui s'en trouva renforcer, alors que Sega se retrouvait à produire des clones des jeux à succès parus sur NES. Par la suite, cette pratique fut combattue par des pressions gouvernementales en raison de la violation des lois anti-trusts aux Etats-Unis, tandis qu'elle se voyait clairement interdite en Europe. Cependant, cela avait duré assez de temps pour tuer la Master System dans l'oeuf.

DE LA MASTER SYSTEM A LA MASTER SYSTEM II

Par ailleurs, en Europe, la Master System connaît de meilleurs résultats car Nintendo a plutôt délaissé ce marché pour sa NES, ce qui encouragera Sega à sortir en 1989 la Sega Master Sytem II. Cette console n'est en faite qu'une version relookée de la Master System, elle est en effet de plus petite taille et d'un moindre prix. La Master System II dispose d'une robe inspirée de la Megadrive et possède exactement les mêmes caractéristiques techniques que le premier modèle, se contentant d'incorporer le jeu Alex Kidd in Miracle World qui se lance automatiquement lors de la mise sous tension de la console si aucune cartouche n'est insérée. Néanmoins, le port pour les cartes a disparu (empêchant toute réutilisation de ces dernières) ou la possibilité de brancher les lunettes 3D !


 
La Sega Master System II possède le même hardware que la Sega Master System. Seuls le port pour les cartes (empêchant toute réutilisation de ces dernières) ou la possibilité de brancher les lunettes 3D manquent à l'appel. Pourquoi ? Pour diminuer les coûts de production de la console !

Cette nouvelle console permettra de relancer les ventes de jeux Master System mais ne suffira pas pour conquérir le marché américain. Cependant, la console continua à être commercialisé en Europe et en Amérique Latine, jusqu'en 1995 et ceux, uniquement sur le marché européen les derniers années. Ainsi, seuls les européens et les latino-américains purent profiter de très bons jeux tels les Sonic the Hedgehog.

Il faut savoir que le Brésil fut l'un des marchés les plus importants pour la Master System. Dans ce pays, la console fut distribuée par la société Tec Toy, le distributeur brésilien de Sega. Une Master System III a même été produite au Brésil et de nombreux jeux ont été traduits pour les brésiliens. Les personnages de ces jeux ont même été modifié pour plaire au public brésilien. C'est d'ailleurs au Brésil que les premiers épisodes de Sonic virent le jour. Plus tard, certains titres de la Game Gear furent portés sur la Master System, et il y eut même certains titres développés exclusivement pour le marché brésilien. La production de la console prit finalement fin en 1997.


 
La Master System III est une version spéciale de la Master System qui a été réservée au marché latino-américain. Cette console est en fait une version compacte de la Master System qui sert à la fois de console et de manette !

La technologie de la Master System ne fut pas perdu puisque Sega décida de l'utiliser pour sa Game gear. Cette dernière n'est ni plus ni moins qu'une Master System de poche. D'autre part, un adaptateur permettant de jouer aux jeux Master System sur Megadrive fut commercialisé, ce qui permit pendant un temps de maintenir les vente des jeux Master System. La Master System s'est tout de même vendue à 10 millions d'exemplaire à travers le monde.

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